Viedma dans la tourmente et le train-train patagonien

Mardi 9 février, et soudain plus rien...

Ici peu d'options, le camping municipal ou des chambres qui commencent à 80 pesos...
J'opte donc pour le camping, pas cher mais pas vraiment engageant. Pas un brin d'herbe, tout n'est que poussière. Enfin chacun a son banc et son barbecue en béton.
Installation, douche froide et je repars en ville.
Viedma est la capitale de la province Rio Negro et constitue une agglomération de 50000 habitants avec Carmen de Patagones.
Essentiellement moderne et administrative, son principale charme est la promenade arborée qui borde le Rio Negro.
Je suis en recherche des sardines qui me manquent pour la tente. Et je me pose déjà la question de comment repartir pour San Antonio à 180km de là, sachant qu'il n'y a rien entre les deux, pas même un coin pour faire de l'eau. Cela signifie donc qu'il faut tout emmener pour deux grosses journées, la nourriture et surtout l'eau, au bas mot 15 kilos supplémentaires. Au niveau vent demain sera la seule journée avec l'opportunité de vent favorable, mais j'arrive après quatre jours sans m'arrêter dont deux bonnes journée.


...Alors que j'en suis à mes tergiversations (bus, pédalage, bus, pédalage...), la tormenta de polvo s'abat sur Viedma.

Il ne s'agit plus seulement d'un peu de poussière mais d'un véritable brouillard qui coupe la lumière du soleil. La ville est plongée dans une lumière grise-orangée. L'atmosphère chargée pique les yeux et gêne la respiration lors des fortes rafales. Je me réfugie dans un cyber et attends que cela passe. Je perds donc du temps pour faire éventuellement des courses pour le lendemain et me reposer.

Quand l'ambiance se fait plus respirable, je vais au terminal de bus demander le prix pour San Antonio Oeste. 20 pesos le billet + 80 pour la bici + une inconnue pour la remorque qu'il faut que j'amène le lendemain. Enfin cela fait déjà cher donc je continue de tergiverser. Quand je rentre au camping, le gardien m'informe que le train pour Bariloche s'arrête à SAO.

Je découvre également ma tente remplie de poussière, rentrée par les moustiquaires. L'unique avantage de la tente MONOplace, c'est vite nettoyé.


Mercredi 10 et jeudi 11,

A la gare. 55 pesos en tout et pour tout pour SAO. Il suffit juste d'attendre vendredi 18h, et d'en profiter pour écrire la suite du blog.

Dans le camping je croise un Espagnol qui parcourt l'Amérique du Sud depuis vingt ans avec son vélo. Métallo, il transporte avec lui ses 80kg de matériel, roulant en moyenne à 7km/h.

Les campeurs ici se partage entre les touristes, seulement de passage un jour ou deux et des semi-permanents sur la route en famille et faisant de la récup' de carton ou vendant bracelets et colliers. La situation économique de l'Argentine depuis 2001 a fait augmenter le nombre de nomades. j'en avais croisé déjà pas mal au Brésil.




Vendredi 12
Mes voisins kayakistes me recommandent de visiter Carmen de Patagones, je décide donc de faire un peu de tourisme.
Un petit bricolage quand même avant de sortir pour repasser le porte-bagages derrière avec collier en plastique d'un côté. Une esthétique toute personnelle...

Carmen de Patagones est sur l'autre rive. Elle a gardé ses maisons d'origine et son patrimoine historique, contrairement à sa voisine. Pas non plus de quoi faire le voyage.

Puis je me rends dans l'après-midi à la gare pour charger le vélo dans le Tren Patagonico à destination de Bariloche.

Départ à 18h15 et 3h30 pour faire 180km.

A l'arrivée je ne prends pas le temps de chercher un hôtel bon marché car une grosse journée m'attend demain, je prends donc à 70 pesos. Un bon dîner à 23h30 (un horaire normal ici) et une mauvaise nuit.