Bahia Blanca

Je reste à Bahia Blanca jusqu'au 6 février.
Juani, Alexis et Nico (qui arrive de vacances durant la semaine) sont tous trois chimistes en thèse et originaire de la province de Cordoba.
Comme un roi dans ma chambre, je peux aller et venir à mes affaires à l'aise, parfois accompagné du chien Bati.


Beaucoup d'Argentins que j'ai croisé s'intéressent et discutent de politique (contrairement aux Brésiliens) et je tâche donc de me faire expliquer les affaires en cours.
Comme souvent les Kirchner occupent l'attention. Après le différend entre la Présidente et le directeur de la banque centrale et des déclarations fracassantes sur la virilité apportée par la consommation de viande de porc, la semaine est centrée sur les bénéfices du couple K (ainsi appelés en Argentine) réalisés grâce à la dévaluation du peso par rapport au dollar et l'achat d'un hôtel de luxe à El Calafate.
Mes hôtes m'exposent la difficulté d'avoir des alternatives. L'expérience de la démocratie est récente et le pays paie encore la disparition de toute une génération d'opposition sous la dictature.

En revanche la culture du foot, elle, est bien ancrée (elle s'est même tout à fait accomodée des militaires en 78) et il y a toujours au moins deux chaînes qui diffusent un match à la télé. Comme un esprit omniprésent dans ce monde footballistique : Maradona, parfois "simplement" EL 10... Il ponctuera toujours une conversation de foot soit par ses fonctions de sélectionneur, soit par l'empreinte qu'il a laissé dans le jeu national.
Bref on regarde pas mal de match du championnat : Boca Junior, Riverplate, Estudiantes... Bon je n'ai encore toutes les équipes de la première ligue en tête mais ça finira par rentrer.
Nous nous sommes surtout retrouvés autour des repas, une soirée viande, une soirée pizza, une soirée empanadas, une soirée panchos (hotdog), que du typique argentin.

Mimi La Bricole
Ces quelques jours à Bahia Blanca sont l'objet d'un double jeu de piste.
Pour la tente, je rentre dans le premier atelier de couture que je croise le jour d'arrivée. On me renvoie a un fabricant de tente, lequel m'indique l'adresse d'un tapissier que je ne trouve pas. Je retourne finalement au premier et insiste auprès de la vendeuse, Ana-Clara, pour qu'ils fassent le travail, 3 haubans et 4 points de sardine supplémentaires.
Pour le porte-bagages et les sacs, j'ai normalement l'embarras du choix, la concentration de bicicleterias est impressionnante, y compris des grandes avec du matériel de pointe mais malheureusement peu tournées vers le cyclotourisme.
Je commence donc chez Stortini qui m'adresse à un magasin de camping qui m'envoie à une autre bicicleteria qui m'indique Miconi (plus toutes celles que j'ai croisée par hasard).
Le mercredi 3 chez Miconi. Ils ont les sacs et le porte-bagages de devant. Je rentre donc avec mon vélo pour l'installation. On commence à me regarder de travers genre "c'est quoi ce vélo de m...?"
"-En fait on ne va pas pouvoir mettre le porte-bagages sur votre bici, la fourche n'est pas bonne. Il manque un point d'attache (en effet, il faut un trou supplémentaire).
-On va bien trouver un truc.
-Non, c'est pas possible.
-Bon et ça coûte combien une fourche?
-En fait c'est une ancienne version. On n'a pas ça. Il faudrait changer le cadre."
Le pire, c'est que je crois qu'il est sérieux. Je comprends que je me suis planté de trottoir. Chez Miconi il y a dix modèles de guidons en carbone, donc on ne cherche pas des "trucs"...
Je leur laisse malgré tout des sous (grrr) en emmenant les sacoches qui me semblent de bien meilleure qualité que celles que j'ai et je repars un peu vexé et un peu déçu car cette histoire de faire passer du poids à l'avant me paraît importante.

Après une journée et une nuit de renoncement à ce changement, je me réveille le jeudi matin avec un sursaut d'orgueil : "-Nan mais! ch'uis charpentier ou p'tit rat de l'Opéra?"
Bonne nouvelle pour l'Opéra et le monde de la danse en général, la réponse à cette question est charpentier.
Je passe donc en quincaillerie acheter de la visserie et des colliers à tuyaux de plomberie. Deux coup de scie, un peu de boulonnerie, un peu de peinture pour la protection et l'esthétique et voilà mon porte-bagages de derrière devant. Une solution a 20 pesos!

Vendredi 5, dernière soirée comme je viens de récupérer la tente. Je fais la connaissance de Juan Ignacio, étudiant ingénieur, cycliste et grimpeur. Il me conseille les poignées avec support d'avant-bras pour m'économiser lorsqu'il y a du vent.

"-Vin ou biere?
-Les deux..."
Le réveil du samedi matin est un peu difficile. Juan Ignacio s'est renseigné pour moi et a trouvé les fameuses poignées d'occasion pour 50 pesos au lieu de 200 pesos neuves. Après cet ultime bricolage, il m'accompagne jusqu'a la sortie de Bahia. Il est déjà 13h mais c'est reparti!




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